Book Review | L’estrange malaventure de Mirella de Flore Vesco.

Dans la pile des nouvelles acquisitions, j’avais repéré ce magnifique ouvrage de chez L’école des Loisirs, collection Médium +. Je ne m’attendais pas à une telle (mal)aventure pour autant ! L’autrice, Flore Vesco, nous embarque dans une ré-exploration du conte Le Joueur de Flûte d’Hamelin des Frères Grimm. On sourit dès les premières lignes avec le langage fidèle à l’époque Moyen-Âgeuse dans laquelle nous sommes plongés. Pourtant, ce récit n’est pas drôle du tout.

Mirella, 15 ans, porteuse d’eau dans ce village du Saint-Empire Germanique. Une vie misérable, marquée par les mauvais traitements des habitants envers ces jeunes esclaves, les tentatives d’abus sexuels et d’attouchements à chaque coin de rue ; un manque de confort, de nourriture, de repos et d’un logement salubre caractérisent leur existence. Mirella est forte, endurante et la peur la rend persévérante. Elle n’a pas le choix : c’est le quotidien d’une fille pauvre à une époque où la mort est préférable à un tel statut. En plus, ses cheveux roux diaboliques pourraient bien lui apporter une telle sentence, ainsi qu’un certain secret sur ses origines.

Tout occupée à former une nouvelle recrue, Mirella remarque néanmoins la présence de rats. Et d’un homme en noir. Serait-il possible que la peste… soit humaine ? Sur ses épaules frêles et faméliques repose désormais le destin d’Hamelin, quelle ironie quand on sait comment la cité la traite !

Malgré le ton léger, sa couverture aux couleurs vives Ce roman n’est pas pour les enfants. L’existence de ces porteurs d’eau est misérable, les traitements qui leur sont réservés encore pire. Seule l’écriture soulage nos coeurs. Néanmoins, une fois embarqués, on ne peut plus lâcher ce roman. Alors que la peste progresse dans la ville dans l’ignorance collective, on suit son évolution sinueuse à travers le regard étrangement affûté de notre héroïne et l’aventure commence, on retient son souffle et le roman prend un tournant que je n’avais pas vu venir. La narration a beau être à la troisième personne, se focaliser sur Mirella fonctionne parfaitement. La mort, la peur, la peine, l’injustice, on est emportés dans un tourbillon d’émotions et on a envie de se battre pour elle et pour ceux qu’elle aime.

J’ai adoré la fin. Elle est dure et amère mais une certaine justice est rendue dans un monde et à une époque où l’utopie n’est pas envisageable. J’ai aimé le fait que l’on puisse se dire : les aventures de Mirella ne se terminent pas là, c’est juste moi qui la quitte.

Avez-vous déjà lu un roman de Flore Vesco ?
Ou de la collection Médium de L’école des Loisirs ? Des recommandations à me suggérer ?
En tout cas, moi, j’en lirai d’autres !

xx,
Laurie

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Laurie (Mots Insatiables)

I blog about books since 2009. Graduated with a Vocational Degree in Booktrade and a BA in English. Currently doing a Master's Degree in English, specialising in Media & Co-ordination of cultural projects. Interested in the Publishing industry: editing/revising/reviewing texts.

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